1. Médiocre (personnel)
Je me sens généralement insipide et inconfortable. Je n'ai envie de rien, comme si même disparaitre avait perdu son sens dramatique. J'aspire pourtant à une vie idéal et en quelques sortes conforme à une forme transcendance, transcendante de par l'infinité de malheurs qu'elle peut supprimer ou convertir en bienfait et de par la profondeur, l'intensité et le sens des joies qu'elle peut faire émerger du néant ou du mal
Conscient de la nature paradoxale et absurde qui me compose j'accepte simplement cette contradiction, parfois avec quelques perturbations, parfois avec le détachement le plus total comme si mon esprit abandonnait temporaire cette lutte mentale pour se reposer
Il arrive que la médiocrité me quitte vite, que mon authenticité se révèle, calme, ferme, et surtout d'une présence très réconforte. L'authenticité est dans ces cas là similaire à un ami qui me veut du bien et que je retrouve après un long moment sans s'être vus. Ce moment unique est succint, précieux comme si c'était une des rare fois où j'avais l'occasion de me parler à moi même
Comment puis-je passer la majorité de mon temps sans moi ? Qui suis-je au quotidien ? Suis-je privé de mon âme ? Ma pureté ? Ma singularité ?
De retour au triste quotidien je me sens abandonné. je ne sais plus qui je suis et pourquoi je continue mais la vie misérable reprend peu à peu sa place. Je suis parti, c'est étrange à dire mais j'ai hâte de revenir afin de me réconforter et profiter un peu de moi
2. Altruisme (général)
L'altruisme c'est l'égoïsme utile. La seule différence entre l'altruisme et ce que l'on nome "intérêt" est que la bienveillance se base sur une récompense que l'on s'accorde à soi et qui ne dépend pas de l'extérieur. J'aide ma mère pour me sentir mieux, pas pour qu'elle me donne de l'argent juste après
Une personne donnant sa vie pour son ami fait passer une valeur avant son propre intérêt. Dans certains cas le sacrifice est instinctif et bref, le sacrifié ne peut bénéficier du bien être lié à la réalisation d'une action la rapprochant d'un idéal morale qu'il souhaitait atteindre
L'absence de récompense couplée à l'impitoyable sanction peut sembler absurde et c'est ce justement ce semble rendre ce geste si beau et pur, l'absurde. L'individu renonce à son être et projette un espoir si fort qu'il transcende le principe même d'intérêt, ou du moins il le déplace, passant d'intérêt individuel à intérêt pour autrui
L'intérêt pour autrui est le plus puissant et prenant mais également le plus rare sublimant encore plus la noblesse de l'acte. Le sacrifice semble authentique, absurde, dissocié de soi, beau. La mise à mort de l'individualité donne de la compassion tout en suscitant le respect, ce qui nous éloigne de nous même nous rapproche des autres
JvArchive compagnon